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ayant commencé ce travail, il fallait s’en occuper sans relâche. On demandait cela de lui, on l’en priait, et au besoin on l’y aurait doucement forcé. Il fallait satisfaire tant de gens d’honneur et de qualité, et ne pas leur déplaire. On attendait de lui un divertissement qui ne manquait point, qui était toujours nouveau : car avec quelle merveilleuse invention d’esprit ne savait-il pas accommoder les choses en leur donnant toujours une nouvelle face ! »

Mais aussi


Il lui fallait plus d’une fois
Se mordre bien serré les doigts…
Pour satisfaire à son devoir.


Et sa gazette achevée, tout n’était pas fini : « pour montrer l’ardeur et le zèle » qu’il avait pour sa princesse, il allait lui porter lui-même sa lettre, quelque temps qu’il fît, « malgré les rivières qui tombaient du haut des gouttières ; » et à pied, bien entendu, avec ses bottes de Roussy, couvert d’un manteau de vinaigre qui le faisait souvent enrhumer, car


Il n’avait chaise ni carrosse,
Ses pauvres petits revenus
Étant trop courts et trop menus
Pour lui permettre le louage
De l’un ou de l’autre équipage.