Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 1.djvu/405

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Fort mal à propos se dit telle :
C’est une simple bagatelle,
Et la pauvre veuve qu’elle est
Se contentera, s’il lui plaît,
D’être comme simple gredine
Loin de Cabinet en cuisine.
C’est là le vrai bien qu’il lui faut,
D’autant que, pour premier défaut,
Étant sans fonds et sans liquide,
Elle a souvent le ventre vide…
Elle demande argent ou pain :
Voilà l’un de ses caractères.
Le second, elle a tant de pères
Qu’on la peut nommer au hasard
La fille du tiers et du quart.
Le premier fagoteur de rime
À faire la belle s’escrime ;
Puis le père avecque l’enfant…
S’en va braire de porte en porte,
Pour trouver qui les reconforte…
Le père, en qui pauvreté brille,
Lui dit : Seigneur, voici ma fille,
La belle Muse de la Cour,
Qui se donne à vous en ce jour ;
Mais, Seigneur, la gueuse pucelle
N’a pas le liard en l’escarcelle,
Et la misérable est à cu,
Si ne lui donnez quelqu’écu…
Mais de tels sales écrivains
Ont fait cette Muse coureuse
Qui, bien qu’alors belle et pompeuse,
S’en allait, oh ! quel déshonneur
C’était pour un fameux auteur !
Pour faire encor de la gredine,
À la belle mode Esseline,