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mai 1721, c’est-à-dire jusqu’à sa mort, arrivée le 30 de ce mois. Au titre de Mercure galant, le nouveau rédacteur avait substitué celui de Nouveau Mercure, semblant promettre par là une rédaction plus sérieuse, moins frivole. Et en effet les 53 numéros qu’il publia se font remarquer par le bon choix des matières. L’abbé Buchet donnait en outre régulièrement deux fois par semaine une gazette manuscrite fort recherchée, à laquelle il occupait cinq ou six copistes. On attribua sa mort prématurée — il n’était âgé que de 42 ans à la vengeance de quelques petits-maîtres qui se seraient trouvés offensés de certains traits un peu trop piquants qu’il leur avait décochés dans un Mercure.

Si l’on en croyait la notice de Camusat, ou plutôt de Bernard, son éditeur, qui cependant est contemporaine, le Mercure aurait passé des mains de l’abbé Buchet dans celles des frères de La Roque, qui lui auraient donné le titre de Mercure de France. Il y a là une erreur que nous croyons utile de relever, car elle a été constamment répétée depuis. Entre le Nouveau Mercure, de l’abbé Buchet, et le Mercure de France, il y a, sous le simple nom de Mercure, une série de 36 volumes, comprenant les années 1721, 22 et 23. Le titre ne porte pas de nom d’auteur ; mais le privilége en est donné aux sieurs Dufresny, de La Roque et Fusellier, qui firent précéder cette nouvelle série d’un avertissement dont nous