Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 1.djvu/450

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

la ville de Paris pour 8. Les souscripteurs se répartissent ainsi : Paris, 660 ; province, 900 ; étranger, 30 à 40.

Cette publication était une nouveauté que les ennemis du Mercure ne pouvaient laisser passer sans lui décocher quelques quolibets : « elle n’était propre qu’à jeter un plus grand ridicule sur ce pitoyable ouvrage ; on faisait figurer dans la liste les noms d’abonnés morts depuis plusieurs années ; on ne savait à quoi revenait un détail de cette espèce ; c’était un usage d’Angleterre. » On n’eût pas tant crié si l’on n’eût su quel était le but et quel pouvait être l’effet de cette habile manœuvre. De La Place, lui, le comprenait parfaitement ; à un savoir incontesté, il joignait le savoir-faire, ce qui n’était pas inutile dans sa position, constamment battue en brèche. Nous en trouvons une autre preuve dans la manière dont il annonçait, cette même année, la souscription de la ville de Paris :


Considérant (le Bureau de la ville) combien il était intéressant pour les lettres de soutenir un journal sur lequel la protection bienfaisante du roi a assigné le fonds le plus considérable des récompenses destinées à ceux qui s’y distinguent, la ville de Paris, en souscrivant pour un nombre de volumes du Mercure, vient de donner un exemple trop louable pour n’en pas faire mention. Elle fait par là un acte de mère, en concourant au soutien d’un établissement auquel ses enfants peuvent avoir part. Toutes les grandes villes du royaume pourraient avoir les mêmes motifs, puisque leurs citoyens ont autant de droits de prétendre aux récompenses littéraires.