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pour payer les pensions, quoiqu’il y en eût la moitié moins qu’aujourd’hui. Aussi disait-on que le Mercure était tombé sur la place, expression dont on se sert pour les papiers et effets qui baissent à la bourse. M. de La Place fut obligé de renoncer à son privilége, et, pour récompense de ses bons et loyaux services, il eut 5,000 livres de pension sur le même Mercure qu’il avait fait tomber. Quand Marmontel, qui le faisait très-bien, le quitta, deux ans après, il n’eut que trois mille francs[1]. »

Quoi qu’en dise le critique jaloux, on ne saurait nier les louables efforts que de La Place ne cessa de faire pour améliorer le recueil confié à sa direction, et en augmenter encore la vogue. Et ces efforts ne furent pas sans succès, si l’on en juge par la liste des souscripteurs qu’il publia à la fin de 1763, « pour s’acquitter, autant qu’il était en son pouvoir, de la reconnaissance due aux personnes assez attachées à la gloire de la nation pour diriger l’objet de leur amusement vers l’utilité des gens de lettres, en contribuant au succès du Mercure de France, devenu leur patrimoine par les grâces qu’il a plu à Sa Majesté de leur assigner sur son produit. » Cette liste comprend environ 1,600 souscripteurs, et dans le nombre il y en a des plus illustres : en tête figurent le roi, la reine, toute la famille royale, les Menus plaisirs du roi pour 12 exemplaires, le Bureau de

  1. Correspond. littér., let. 57.