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de l’année, et même tous les six mois, à ceux qui le demanderaient, sans autres formalités que celles d’usage.

Au bout de dix ans, Lacombe, après avoir épuisé tous les expédients, tomba en déconfiture, et il s’ensuivit pour le Mercure une crise violente, qui se fit ressentir à tous les ouvrages périodiques. Il fut alors un instant question, paraît-il, de supprimer la vieille feuille de de Visé, et plusieurs autres qui lui faisaient une concurrence gênante sans grand profit pour elles-mêmes, et d’enrichir de toutes ces dépouilles un nouveau journal, qui, libre dans ses allures, marcherait d’un pas plus ferme dans des voies nouvelles.


Le Mercure fut sauvé par un spéculateur aux appétits non moins grands que ceux de Lacombe, mais qui se montra plus habile et fut plus heureux : nous voulons parler de Charles-Joseph Panckoucke, le fondateur de la célèbre maison de ce nom. Panckoucke, qui, en homme intelligent, avait jeté son dévolu sur les journaux, qu’il considérait comme d’utiles instruments à la fois et de bonnes opérations, sollicita et obtint le privilége du Mercure. Il se faisait fort de le régénérer ; il annonçait l’intention d’y réunir le Journal de Bruxelles, dont il était propriétaire, de le faire paraître trois fois par mois, et de prendre les rédacteurs principalement parmi