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rues par les colporteurs ordinaires », condamne le nommé Louis Chevalier de Saint-Martin, Antoine et Gentil, maîtres imprimeurs, à 24 livres parisis d’amende, applicables aux pauvres de la communauté des marchands libraires, et à voir leur imprimerie fermée pour six mois.

On lit dans une ordonnance du 26 février 1658 : « De par le roi et M. le prévôt de Paris : Aucuns s’ingèrent de composer des gazettes qu’ils font écrire à la main ; non-seulement ils les font distribuer toutes les semaines dans les villes et provinces du royaume, mais aussi les envoient en pays étrangers, et d’autant que cette licence est une entreprise faite par des personnes privées, ignorantes de la vérité des choses, qu’ils écrivent inconsidérément, ce qui pourrait apporter un nouveau préjudice au service du roi, à cause des suppositions et calomnies dont lesdites gazettes sont remplies… ordonnons… à peine de punition corporelle… »

Mais toutes ces défenses n’empêchaient pas les petites feuilles des nouvellistes de circuler dans Paris et de pénétrer dans les provinces les plus reculées ; ce qui, par parenthèse, tendrait à prouver que le métier ne laissait pas d’être lucratif. « Quant aux gazetiers dont vous me parlez, écrit le prince de Condé, gouverneur de Bourgogne, au président du parlement de cette province, c’est un mal sans remède. Il n’y a pas longtemps qu’on en a mis à