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Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 2.djvu/100

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rosse ne sauraient guère s’y arrêter. Un magistrat ou d’autres personnes en robe, des ecclésiastiques d’un certain rang et bien d’autres d’un certain étage, ne seraient pas bien aises qu’on les vit grossir la foule de ces gens qu’une nouvelle affiche assemble ordinairement.

Cependant combien de personnes, de toutes sortes d’états, ont intérêt de savoir ce que portent la plupart des affiches ? Et combien de personnes de qualité sont obligées d’envoyer leur laquais pour en être instruites ?

Ainsi, trouver le moyen de faciliter cette lecture ne ferait pas seulement plaisir à ceux qui font la dépense de ces sortes d’affiches, mais encore à ceux qui ont quelque raison de vouloir être avertis de ce qu’elles contiennent.

Et ce moyen n’est pas bien difficile : il n’y aurait qu’à donner par semaine, par quinzaine ou par mois, comme une espèce de gazette ou recueil où l’on mettrait tout ce qu’il y aurait eu d’affiches posées les jours précédents.

Cette sorte de recueil intéresserait plus de gens que la Gazette et que le Journal des Savants, et ne serait peut-être pas plus mal reçu que le mémoire qu’on voyait du Bureau d’adresse, au commencement du dernier règne, et que l’état qu’on y donne encore aujourd’hui des saisies réelles, ou plutôt des certifications des criées.

Il y a des monitoires et des réagraves qu’on ne s’arrête guère à lire et qu’il n’est pas toujours inutile de savoir.

Ce qui paraît de livres serait plus tôt su par ce recueil que par le Journal des Savants. Les auteurs mêmes de ce journal trouveraient leur compte à lire ce recueil. Il leur fournirait de quoi choisir, par le titre qu’ils y verraient de ces livres, ceux dont ils trouveraient à propos de faire l’extrait, et il leur donnerait occasion de prévenir la négligence des libraires ou des auteurs, qui ne leur envoyent pas toujours à temps les livres qui paraissent de nouveau.

Enfin on serait averti, sans sortir de chez soi, de tout ce que des étrangers ou des particuliers français font débiter à Paris.