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Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 2.djvu/99

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peut-être dans ce recueil beaucoup de choses dont elle sera bien aise d’être instruite. » Il va d’ailleurs nous exposer lui-même son projet :

Projet pour donner au public les affiches de Paris, des provinces et des pays étrangers.

Le nombre des affiches qu’on voit à Paris est surprenant. La diversité de leurs sujets ne l’est pas moins. Il y en a pour l’intérêt du public, aussi bien que pour l’intérêt des particuliers. Combien n’affiche-t-on pas d’édits, d’ordonnances, de déclarations du roi, d’arrêts du conseil, du parlement et des autres cours supérieures ?

Combien d’ordonnances de police, de sentences des requêtes de l’Hôtel et du Palais, du Châtelet, de la Chambre du domaine ou de la Prévôté de l’hôtel, pareillement affichées ?

Combien de monitoires et de réagraves ? combien de livres et de thèses ? combien de programmes des professeurs publics ou particuliers ? combien d’assemblées de dévotion ou d’érudition ? combien de ventes publiques de meubles, de bibliothèques, de cabinets, de tableaux, d’estampes, de joyaux et d’autres curiosités ? combien de découvertes et d’inventions de mécanique, ou de raretés dignes de la curiosité des honnêtes gens, qu’on propose de la même manière à la connaissance du public et des particuliers ?

Nous avons vu plus d’un ambassadeur en France qui, après avoir pris le soin de se faire chercher un exemplaire de tout ce qu’on posait d’affiches à Paris, s’avisaient de les emporter chez eux, comme le monument le plus sensible de la grandeur de cette capitale du royaume.

Quoi qu’il en soit, la vue de ceux qui font poser ces affiches est qu’on les lise. Et c’est pourtant ce que ne font pas bien des gens. La bienséance ne permet pas à toutes sortes de personnes de s’amuser au coin des rues, pour y voir tout ce que leur présentent ces sortes de placards. Les personnes qui vont en car-