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Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 2.djvu/167

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tée ; que ce n’est presque qu’une redite de ce qu’on trouve dans les autres, et qu’on n’aurait pas dû avancer que les écrivains qu’on avait eu soin de consulter étaient latins, pendant qu’un Français avait fourni ce qu’on avait dit de plus raisonnable et de plus curieux. » Ch. Patin se défendit dans une brochure de huit pages in-4o, intitulée : Lettre d’un ami de M. Patin sur le journal du 23 février 1665, mais qui, malgré le titre, était évidemment de lui, ainsi qu’en convient Patin le père, qui, nous avons à peine besoin de le dire, épousa vivement la querelle de son fils. Le Journal des Savants répliqua dans des termes pleins de convenance et de raison, mais peu propres par cela même à cicatriser la blessure de son adversaire.

De l’humeur dont étaient les Patin, il y a grande apparence que cette querelle aurait fait couler des flots d’encre, si des motifs de diverse nature ne les eussent contraints au silence. Guy Patin nous les apprend lui-même dans une lettre à son ami Falconet :


Je vous envoie, lui mande-t-il, la réponse de mon Carolus, laquelle est sage et modeste. Ce nouveau gazetier y a répliqué, et parle en ignorant et en extravagant, en quoi il n’eût pas manqué de réponses aigres et fortes, avec de bonnes raisons, si on n’eût prié Carolus de surseoir sa réponse, et menacé d’une lettre de cachet. La vérité est que M. Colbert prend en sa protection les auteurs de ce journal ; de sorte que Carolus est conseillé de surseoir sa réplique, et même par l’avis de M. le premier prési-