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Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 2.djvu/197

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sujet, mais la brièveté du journal ne me permet pas de le faire. Néanmoins, afin que le public ne soit pas privé des belles choses qui demeurent supprimées, on donnera de temps en temps quelques cahiers extraordinaires, dans lesquels on expliquera à fond les matières qu’on n’aura pu traiter amplement. Par exemple, on pourrait faire deux petits traités excellents à l’occasion de ce livre. Le premier traiterait l’histoire de tout ce qui s’est passé au sujet de la fête de la Conception ; le second, un abrégé de la vie de Raymond Lulle, qui est connue de peu de personnes. Et je ne doute point que le monde ne fût bien aise d’apprendre en trois feuillets de papier ce qui demanderait, sans ce secours, des années entières. Mais on différera l’exécution de ce dessein jusqu’à ce que le journal soit entièrement établi, et qu’on ait trouvé des personnes capables de bien traiter, dans toutes les sciences, ces sortes de sujets, en quoi il est plus difficile de réussir que le commun ne se peut imaginer. »

Dépossédé peu de temps après, Sallo n’eut pas le loisir de mettre son dessein a exécution, et l’abbé Gallois, comme nous l’avons vu, avait assez à faire de publier le journal. Ce fut La Roque qui donna les premiers Extraordinaires ; la société instituée par l’abbé Bignon entreprit en 1707 d’en publier un chaque mois, et ces suppléments étaient quelquefois plus volumineux que le journal.