Aller au contenu

Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 2.djvu/361

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

mieux gâter Desfontaines que mon ode, d’autant plus qu’il n’y a rien de gâté en relevant sa turpitude. Je vous envoie l’ode. Chacun est content de son ouvrage ; cependant je ne le suis pas de m’être abaissé à cette guerre honteuse. »

Et cependant il s’y acharnait de plus en plus : à quelques mois de là il lançait contre son adversaire un pamphlet demeuré célèbre, le Préservatif, où il achevait d’épancher sa bile, et se livrait, sous prétexte de relever quelques erreurs du journaliste, aux personnalités les plus odieuses. En tête de la brochure se voyait une ignoble estampe. Elle représentait Desfontaines à genoux, recevant le fouet ; au-dessus, Vénus, assise sur un nuage, entre deux Amours, dont l’un a laissé tomber son flambeau, semblait présider à l’exécution qui la vengeait des outrages faits a son culte. Au bas on lisait cette inscription :


Jadis curé, jadis jésuite,
Partout connu, partout chassé,
Il devint auteur parasitte,
Et le public en fut lassé.
Pour réparer le temps passé,
Il se déclara s…… ;
À Bissêtre il fut bien fessé :
Dieu récompense le méritte.


« En examinant, dit M. Nisard, la conduite de Voltaire dans ses querelles avec ses ennemis ou avec