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Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 2.djvu/391

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taire. » — « Qui croirait, dit Grimm, grand admirateur du patriarche, comme on sait, qui croirait que la même plume pût écrire la traduction de M. Plokof et les Anecdotes sur Fréron ? Sérieusement, je n’ai garde d’accuser le patriarche de ce tas d’ordures détestables ; c’est quelque Thiriot ou quelque abbé de La Porte, tout aussi grand gueux que Fréron, qui lui fournit ces infamies, dont il a ensuite la faiblesse de souiller sa plume dans un moment de désœuvrement. » Voltaire, voyant le mauvais effet produit par cet ignoble libelle, nia hardiment qu’il en fût l’auteur ; il poussa plus loin la hardiesse, il le mit sur le compte de La Harpe. « Les Anecdotes sur Fréron, écrit-il à Le Brun, sont du sieur La Harpe, jadis son associé et friponné par lui… Thiriot, ajouta-t-il, m’a envoyé ces Anecdotes, écrites de la main de La Harpe. » Plus tard il est obligé de rétracter cette indigne calomnie ; il écrit à La Harpe, auquel il avait déjà une première fois fourni des explications : « Soyez persuadé qu’il n’y a personne dans la littérature d’assez vil et d’assez insensé pour vous attribuer jamais ces Anecdotes sur feu Zoïle Fréron. Il n’y a qu’un colporteur qui puisse les avoir écrites, et ce n’est pas à l’auteur de Warwick et de Mélanie qu’on pourra jamais attribuer de pareilles misères. » De semblables traits n’ont pas besoin de commentaires.