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étonné qu’ils aient si peu réussi dans leurs entreprises. Ils mettaient la plupart du temps leurs amis à contribution ; mais les amis ne pouvaient pas recommencer tous les mois à fournir la dépense du ménage, et les auteurs restaient en arrière. M. Diderot a donné quelques articles, M. de Saint-Lambert plusieurs ; tout le monde a donné, et malgré ces contributions volontaires la chose n’a pu subsister. » Elle eut toutes les peines du monde à se soutenir pendant deux années, et la dernière elle ne fit que languir. Un avis du rédacteur, placé à la fin du tome VIII, prévint les souscripteurs que « des circonstances particulières et des occupations indispensables ne leur permettaient pas de pousser plus loin ce pénible travail, et de répondre à l’intérêt que paraissaient prendre à sa continuation ceux des lecteurs dont ils avaient toujours recherché les suffrages et l’estime. »

La Gazette littéraire fut honorée de la collaboration de Voltaire, comme l’avaient été ou le furent le Journal des Savants, le Mercure, le Journal encyclopédique, le Journal de Bruxelles, en un mot la plupart des feuilles de quelque importance qui étaient bienveillantes pour ce grand journaliste. Il y fit insérer, notamment, un article sur les Mémoires de Pétrarque publiés par l’abbé de Sade ; mais, en l’envoyant, il avait « instamment supplié les sages qui travaillaient à la Gazette littéraire de