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et payées avant que les critiques aient eu le temps de mettre la main à la plume : c’est l’abonnement avec les postes de France et d’Allemagne.

» Les fermiers généraux préposés à Paris sur cette partie des fermes donnèrent les mains au partage des frais de transport. M. Rousseau, outre la diminution des frais en faveur des abonnés et la facilité de l’abonnement, y gagnait l’expédition des envois et l’étendue de la distribution.

» Il écrivit en même temps au prince de la Tour-Taxis, grand-maître souverain des postes de l’empire, en lui adressant son prospectus, une lettre insinuante, pour lui demander le même avantage. Ce prince, très-porté à encourager les sciences, se prêta de la meilleure grâce du monde à l’arrangement proposé par M. Rousseau, lui accorda tout ce qu’il voulut, et donna ses ordres à tous les directeurs des bureaux des postes de sa dépendance…

» L’attention du nouveau journaliste ne se borna pas là. Il répandit son prospectus dans les principales cours de l’Europe ; il en adressa des exemplaires aux ministres de Vienne, de Versailles, de Bruxelles, et il eut la satisfaction d’en voir plusieurs se mettre au rang de ses souscripteurs ; il en trouva jusque dans le sacré collége. MM. les encyclopédistes et les libraires, intéressés aux succès du journal, en procurèrent enfin un assez bon nombre à Paris et dans les provinces. M. de