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vert le règne de Louis XIV, comme le règne de cet esprit réglementaire qui leur déplaisait, et qu’ils prétendaient n’être bon qu’à introduire un odieux despotisme. M. de Voltaire ne vit point sans indignation flétrir un règne dont il avait écrit les fastes mémorables, et qu’il avait représenté comme un des plus beaux siècles de l’univers ; il se crut obligé d’en prendre la défense. On se doute bien avec quelle éloquence victorieuse il soutint une pareille cause ; mais ce dont on ne se doute pas, c’est la modération avec laquelle il épargna ces journalistes, pour lesquels il montra tous les égards dus à de pareils philosophes. Il donna, dans ce petit ouvrage de trente pages, un modèle d’une critique saine, juste et sage, que les écrivains polémiques observaient trop rarement, et dont M. de Voltaire s’était aussi malheureusement trop souvent écarté. Une simple brochure de cette espèce suffirait pour faire la réputation d’un auteur qui n’aurait pas d’autres titres littéraires. »

La vogue des Éphémérides tomba avec les circonstances qui l’avaient fait naître. « Cet ouvrage, disent encore les Mémoires secrets, à la date du 2 janvier 1773, ne pouvait guère durer, vu la nature monotone, insipide et ennuyeuse des productions dont il s’alimentait. Aussi vient-il de prendre fin. Les auteurs rejettent cet abandon sur la difficulté d’avoir des coopérateurs, sur la gêne et les