Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 3.djvu/260

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Monsieur, la personne qui en est l’objet a su mes malheurs, s’est intéressée à mon sort, s’est montrée constamment l’appui des talents et de l’infortune, quand on a réclamés a bienveillance. Sans approuver les écarts de ma plume, M. Aubert m’a encouragé par la plus noble indulgence. Supérieur aux petites vengeances de son état, il a mis à part les étourderies de l’auteur pour ne se ressouvenir que des revers du citoyen… Il m’a éclairé par ses conseils et soutenu par son zèle, sans que nous nous soyons jamais vus… » Nul sentiment ne me paraît si doux que celui de la reconnaissance… Ne rougissons jamais de remercier publiquement nos bienfaiteurs. Les moindres services ont leur prix, surtout en littérature… S’il est ridicule d’encenser la sottise d’un plat auteur, il est honteux d’opprimer les talents naissants qui ne demandent que de l’appui pour s’élever. La république des lettres deviendrait un champ fertile, où les épines seraient toujours suivies de roses, si le lien fraternel des beaux-arts unissait tous ceux qui l’habitent. Au reste, on dit partout que, toutes les fois qu’un homme de lettres supérieur aide son inférieur à faire un pas dans la carrière, c’est un pas qu’il y fait lui-même.


Les Lunes éprouvèrent plusieurs interruptions, et changèrent plusieurs fois de titre. Les Lunes proprement dites, commençant au mois de juin 1785, finirent avec le mois de mai 1787 ; elles parurent d’abord tous les mois, et chaque numéro formait un petit volume in-12 d’environ deux cents pages. Elles parurent ensuite tous les quinze jours, diminuées de moitié.

Reprises le 1er  janvier 1788, sous le titre de Courrier des Planètes, ou Correspondance du Cousin Jacques avec le Firmament, elles allèrent jusqu’au 30 septembre 1790, paraissant d’abord toutes les