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des faits et sur des pièces authentiques. Suivant la marche de M. de Visé, il se proposa de parler des naissances et des morts illustres ; des élévations aux emplois, aux charges, aux prélatures, sans trop s’appesantir sur la partie généalogique, sans prodiguer des éloges qui, tout mérités qu’ils puissent être, ne trouvent pas dans tous les lecteurs des dispositions également favorables. Il crut aussi que l’exemple du Journal des Savants lui faisait une loi qu’il ne devait pas négliger de suivre : il embrassa la partie littéraire avec les égards qu’il devait aux auteurs des journaux dont elle faisait l’objet principal ; il n’en fit que son accessoire. Enfin il se préoccupa de ménager les intérêts du public par le prix médiocre qu’il mit à son journal, et il prit les mesures pour en faciliter la lecture, non seulement dans toutes les villes du royaume, mais même dans les campagnes. »


Il était difficile qu’un journal qui se présentait dans de pareilles conditions ne réussît pas, pour peu que l’exécution répondît au programme. Aussi le succès de la nouvelle feuille fut-il très-grand. Elle donnait toutes les nouvelles politiques, en les accompagnant de considérations et de jugements sur les États et les événements divers ; elle se distinguait d’ailleurs par la connaissance de la matière, par un certain talent de style, et surtout par son impartia-