On voit, en 1771, une Gazette de Bruxelles proscrite, en même temps que la Gazette de Berne, pour s’être exprimée trop librement sur les affaires de notre gouvernement.
Tout le monde connaît, au moins de nom, la Gazette de Hollande ; tout le monde sait quelles cruelles insomnies elle causa aux ministres de Louis XIV et au grand roi lui-même. Mais qu’est-ce que la Gazette de Hollande ? Voilà ce qu’on sait moins généralement, et ce qu’il est assez difficile de savoir aujourd’hui.
Nos grandes bibliothèques possèdent toutes une collection plus ou moins volumineuse d’in-4o poudreux portant ce titre fallacieux : Gazette d’Hollande, mais pas une gazette de ce nom.
Le premier volume de la collection de la Bibliothèque impériale est un recueil factice contenant : 1o deux numéros (numbres 3 et 6) d’une feuille intitulée : Nouvelles ordinaires de Londres, du mois de juillet 1661 (4 pages in-4o) ; — 2o divers numéros de la Gazette de France de 1660, et un certain nombre de pièces de différents formats émanées de son bureau ; — 3o un numéro (no 44) de Nouvelles ordinaires, imprimées à Amsterdam, 1660 (1 feuillet à 2 col.) ; — 4o des numéros mélangés d’une Gazette d’Amsterdam, dont la plus ancienne que j’aie aperçue est de 1663 ; enfin, un numéro de la Gazette de Londres, de décembre 1666.
À la bibliothèque Sainte-Geneviève, deux volumes placés en tête de la collection se distinguent des autres par leur couverture de parchemin. L’un n’a pas de titre ; l’autre porte au dos la formule sacramentelle manuscrite : Gazette d’Hollande. Ce sont deux années, 1682 et 1687, d’une gazette intitulée : Nouvelles extraordinaires de divers endroits, titre de la gazette connue depuis sous le nom de Gazette de Leyde ; et il est à remarquer que ces nouvelles sont imprimées à Leyde. Tous les autres volumes, au nombre de 93 (plusieurs en double), renferment une même gazette ayant pour titre : Amsterdam, et au-dessous : Avec privilége de