Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 3.djvu/397

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

propose en conséquence de le suivre à la piste, et d’appliquer le remède l’instant d’après qu’il aura fait la plaie. »

Voici en quels termes l’auteur de cette sorte de contrepartie des Annales annonçait son projet, en faisant appel à tous ceux qui voudraient concourir avec lui à la recherche du vrai, du juste et de l’honnête dans tous les genres :


Ce n’est plus dans un journal, mais dans des Annales dont la réunion doit former une histoire universelle, que M. Linguet se propose de venger désormais l’humanité des outrages qui la flétrissent, d’éclairer la raison sur les écarts qui la déshonorent, et de fixer le jugement de la postérité sur les événements, les lois et les mœurs de notre siècle.

Il n’y a pas, dit-il, de décisions des tribunaux que le public n’ait droit de revoir.

Mais les siennes seraient-elles sans appel ? L’amour de la vérité nous fera suivre ce nouveau Salluste dans ses récits comme dans ses raisonnements, et, toutes les fois qu’il empruntera le tonnerre de Démosthène, nous saisirons la hache de Phocion · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·

Ces Analectes suivront exactement, de mois en mois, les Annales de M. Linguet, et elles seront disposées, pour le format, à leur servir, si l’on veut, de supplément · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·


C’est bien mieux encore : le texte de Linguet et la réponse de son contradicteur sont disposés sur deux colonnes en regard, de manière à ce que le juge du camp puisse mieux apprécier les coups, ou, si l’on veut, à ce que le contrepoison soit plus près du poison.

La nouvelle de cette entreprise dut surprendre