Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 3.djvu/436

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

cipaux imprimeurs de Paris, et les menace de châtiments exemplaires s’ils ne lui livrent pas eux-mêmes, dans un bref délai, le nom du coupable. Prisonniers à la Bastille ou délateurs, il fallait choisir. Un de ces messieurs, remarquant la vignette qui décorait les derniers numéros du journal — c’était un perroquet, — se rappela l’avoir vue sur quelque almanach de province, et, après bien des recherches, il la retrouva sur l’almanach d’Auxerre. L’oiseau babillard était, en effet, la marque d’un imprimeur de cette ville nommé Fournier, homme fort habile dans sa partie, mais qui, si le fait est vrai tel qu’on le raconte, n’était pas également prudent. Heureusement il avait des amis vigilants : prévenu à temps, il put se soustraire au mandat d’arrêt lancé contre lui.

La gazette voyageuse fut néanmoins contrainte de chercher un autre asile ; mais elle était en trop bon pays de Jansénie pour n’en pas trouver bientôt. On croit qu’elle s’imprima quelque temps dans un château voisin, dont les propriétaires étaient jansénistes d’autres disent qu’une presse fut transportée, pour le service de cette feuille, jusqu’au milieu des forêts de la Puisaie, dans une loge de charbonnier. On dit plus : le lieutenant de police serait venu lui-même diriger des perquisitions. Elles étaient demeurées sans résultat, quand un excès d’audace vint tout compromettre : en remontant