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ABA — 2 — ABA

Prendre à témoin. Pour l’exhorter à patience, la f. Fab. iii, 5. Avarice qui va jusques à la fureur, id. ibid. XI, 7. Il est jaloux, mais jaloux à la rage, boissy, Époux par superch. i, 8. Aimer à la folie. Fléchir au temps, mol. Mis. i, 1. Changer une chose à une autre (vieilli). || Avec un infinitif pour complément. Chercher à tromper qqn. Aimer à jouer. Verser à boire. | Vieilli au sens de pour. Il n’attend qu’un prétexte à l’éloigner de lui, rac. Andr. ii, 3.

    1. Conformation en vue d’un but, adaptation. Dieu fit l’homme à son image. Cela marche à mes souhaits. Aux grands maux les grands remèdes. A trompeur trompeur et demi. Cela ne va pas à mon gré. Vous cherchez dans vous-mêmes le remède à vos misères, pasc. Pens. xii, 2. | Je tremble…, à ne vous rien cacher, rac. Ath. i, 1. A dire vrai. A mon sens, à mon avis. || Apte aux affaires. Noire à faire peur, mol. Mis. ii, 4. Fille à marier. C’est un homme, entre nous, à mener par le nez, mol. Tart. iv, 5. (Il) t’aime à perdre l’esprit, regnard, Distr. ii, 7. Des contes à dormir debout. || Cuiller à potage. Salle à manger. Fer à repasser. Bois à brûler. Tabac à priser, à fumer.
    2. Situation par rapport à un but. Être au comble de ses vœux. Être à l’abri. Être à l’aise. || Être à dormir, à ne rien faire. Travail à faire. Avoir à faire. Trouver à redire. C’est à savoir. C’est-à -dire. || Au, aux, pour en le, en les. Être au rang des dieux. En mon nom et au vôtre. La religion des Juifs semblait consister essentiellement en la circoncision, aux sacrifices, aux cérémonies, en l’arche, au temple, pasc. Pens. xxi, début.
  1. Destination de personnes, de choses.
    1. Attribution. Écrire, parler, s’adresser à qqn. C’est à vous, mon esprit, à qui je veux parler, Boil. Sat. 9 . A moi, comte, deux mots, corn. Cid, ii, 2. Grâce soit rendue à Dieu, et, ellipt, Grâce à Dieu. Décerner à qqn une récompense. Tout cela ne convient qu’à nous, La f. Fab. xi, 8. A bon entendeur, salut. Gloire à Dieu. | Vieilli au sens actuel de pour. La croix est un lieu de triomphe à notre Sauveur, boss. Hist. univ. ii, 19.
    2. Adjonction. Mettre les bœufs à la charrue. Souffrez qu’à mon logis j’ajoute encore une aile, la f. Fab. viii, 1. Joindre un mot à un autre. Allier la modestie au mérite.
    3. Appartenance. Ce chien est à moi, pasg. Pens. vi, 50. Famil. Avoir une maison à soi. Nos occupations, à vous et à moi, ne sont pas petites, mol. iJ. gent. i , 1. La fille à Nicolas. C’est proprement la caverne au lion, la f. Contes, Oraison. Vouloir, à Dieu, c’est faire, BOSS. .2« Toussaint, 1. C’est à vous d’en sortir, mol. Tart. iv, 7. | P. ext. Prendre, acheter, enlever qqch à qqn, qqch qui lui appartient. Oter à un roi sa couronne, volt. Parlem. de Paris, 46. | P. anal. Arracher qqn aux flammes, à la mort.
  2. Destination de moyen.
    1. Recours à une chose qui sert à produire un effet déterminé.
      1. Recours à un instrument. Pêcher à la ligne. Se battre au pistolet. Travailler à l’aiguille. Charger à mitraille. | Moulin à vent. Bas au métier.
      2. Recours à un mode d’action. Se sauver à la nage. A tire-d’aile. Marcher à reculons. Se mettre à deux pour faire qqch. A nous quatre, nous en viendrons à bout. Sonner à toute volée. Parler à cœur ouvert. Combattre à outrance. A bon escient. A la rigueur. A grand peine. | Acheter à crédit. | Brûler à petit feu. A la dernière mode. Habit à la française. Poulet à la financière.
    2. P. ext. Réunion d’une chose avec une autre qui concourt à un effet déterminé. Panier à anse. Char à bancs. Clou à crochet. Voiture à deux chevaux. Omelette au lard. Canard aux navets. L’homme aux rubans verts, mol. Mis. v, 4. | Fig. Dn homme à prétentions, à bonnes fortunes.
’ABACA
[à-bà-kà] s. m. (qqns le font fém. comme le mot espagn.),
[ÉTYM. Emprunté de l’espagn. abaca, m. s. § 13. || 1723. SAVARY, Dict. du comm.]
Espèce de bananier des îles Philippines, j Filasse dite chanvre de Manille, qu’on tire de cet arbre
ABAISSE
[à-bès’j s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de abaisser, § 52. || 1680. riciiel.]
Morceau de pâte abaissé (aminci) sous le rouleau.
•ABAISSE-LANGUE
[ii-bès’-lâng’] s. m .
[ÉTYM. Composé de abaisse et langue, § 209. || Néolog.]
Instrument de chirurgie servant à abaisser la langue.
ABAISSEMENT
[à-bès’-man ; m vers, -bè-se-…] s. ih.
[ÉTYM. Dérivé de abaisser, § 145. || xii» s. beneeit, Ducs de Norm. 10939.]
  1. Action de faire descendre, état de ce qui est descendu à un niveau plus bas.
    1. Au propre. — d’un store. L’ — d’un astre, sur l’horizon. L’— du cristallin (dans la cataracte).
    2. Fig. Action de faire descendre, état de ce qui est descendu à une condition inférieure.
      1. A une situation, un rang inférieur. Affermir l’autorité du prince et la sûreté des peuples par l’— des grands, la br. 10. L’— où le sort les a jetées, mariv. Marianne, 7. (Blason.) L’— de l’écu, diminution de la valeur par modification dans les pièces. | Ce triste — convient à ma fortune, rac. Iph. m, 5. — volontaire, action de s’humilier. Aux abaissements glorieux de l’humilité chrétienne, BOSS. Honneur du monde, préamb.
      2. A un état moral, intellectuel inférieur. L’— des âmes, des caractères. L’ — des études.
      3. A un degré inférieur de quantité, d’intensité. L’— du prix des denrées, de la température. L’ — de la peine, application d’une peine moindre dans le cas de circonstances atténuantes.
  2. Action de diminuer qqch en hauteur. L’— d’un mur, d’un terrain.
ABAISSER
[à-bè-sé; moins bien, à-bé -sé; au futur et au conditionnel, à-bes’-ré, à-bes’-rè] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et baisser, §§ 192 et 196. || xiic s. Son pris li vuelent abaissier, marie de frange, Guigemer, 11. I xiiie s. (Le saphir) Tote manière d’enfleüre Abasse, dans PANNiER, Lapid. franc, p. 117.]
  1. . Faire descendre à un niveau plus bas. [Syn. baisser.)
    1. Au propre. Je leur fis — les voiles, fén. Tél. 4 . Elles abaissent toutes deux leurs coiffes, corn. Suite du Ment. m, 3. Pour pouvoir — leur bec jusqu’à terre, FÉN. Exist. de Dieu, i, 2. — son chapeau sur ses yeux, la br. 6 . — le cristallin (dans la cataracte). Ordonnez-lui d’— l’œil sur moi, CORN. Tite et Dér. iv, 3. Le rivage va s’abaissant. (Blason.) Pièces abaissées, placées dans l’écu au-dessous de leur position ordinaire. — un chiffre, écrire un chiffre du dividende à la suite du reste obtenu. | P. ext. — une perpendiculaire, la tracer de haut en bas.
    2. Fig. Faire descendre à une condition inférieure.
      1. A un rang inférieur. [Syn. dégrader.) S. Tullius avait étendu les privilèges du peuple, pour — le sénat, montesq. Rom. 1 . Les grands noms abaissent au lieu d’élever ceux qui ne j les savent pas soutenir, la roghef. Max. 94. S’il (l’homme) se vante, je l’abaisse ; s’il s’abaisse, je le vante, pasg. Pens. VIII , 14. | Absolt. C’est lui (Dieu) qui élève, c’est lui qui abaisse, boss. Honneur du monde, 3. S’—. L’humilité… est un artifice de l’orgueil qui s’abaisse pour s’élever, la rochef. Max. 254.
      2. A un état moral, intellectuel inférieur. [Syn. ravaler.) (L’éducation) ne cherche qu’à l’— (le cœur) dans les États despotiques, montesq. Espr. des lois, iv, 3. De s’ — ainsi jusqu’à trahir son âme, mol. Mis. i, 1. — le niveau de l’art, des études.
      3. A un degré inférieur de quantité, d’intensité. {Syyi. diminuer.) — le prix du blé, le cens électoral. — une peine. — une équation, la réduire à un degré moindre. | Poet. N’attends pas que j’abaisse ma haine, corn. Pomp. III, 4. | (Fauconn.) — un oiseau, diminuer sa nourriture pour le rendre plus ardent. | — la voix sur une syllabe non accentuée.
  2. Diminuer qqch en hauteur. — un terrain, un mur. (Hortic.) — une branche, la couper près du tronc. — la pâte, l’amincir sous le rouleau.
ABAISSEUR
[à-bè -seur] adj. m.
[ÉTYM. Dérivé de abaisser, § 112. || 1564. Abbaisseur d’orgueil, J. THIERRY, Dict. franç.-lat.]
Qui sert à abaisser. Spécialt. Qui abaisse certaines parties du corps. Le muscle — de la mâchoire. | Substantivt. L’— de l’œil, muscle qui abaisse l’œil.
•ABAIT.
V. abet.
ABAJOUE
[à-bà-jou] s. f.
[ÉTYM. Sans doute corruption de la bajoue, ,§ 213. | xviiic s. Abajoues, c’est-à-dire poches au bas des joues, BUFF. Orang-Outang.]
Poche que certains animaux ont à l’intérieur de chaque joue et où ils mettent en réserve des fruits, des graines, pour les manger à loisir. | Fig. Famil. Joue pendante.
•ABALOURDIR
[à-bà-lour-dir] v . t r .
[ÉTYM. Composé de à et balourd, §§ 194 et 196. FURET, le signale comme hors d’usage. || 1642. oud.]
Famil. Rendre balourd, lourd et gauche. S’—.
ABANDON
[à-ban-don] s. m.