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dict. franç.
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[étym.. Compose de à et l’anc. franç. bandon, au sens de pouvoir, §§ 193 et 201. Tous mes trésors vous soit a bandon mis, Garin le Loher. ii, 90, P. Paris (xii » s.). De là, abandon, le fait d’être à bandon, à la merci de qqn. ||xiie s. Mettre en abandon, marie de france, Eliduc, 231.]

|| 1° Action de laisser à la discrétion de qqn. De tous les trésors l’— général, corn. Méd. ii, 2. Traité qui était plus une paix qu’un — de ses propres forces, montesq. 5. Un parfait — au souverain vouloir, corn. Imit. i,. P. ext. Action de renoncer à qqch. | L’— de tous ses engagements, montesq. Espr. des lois, iii, 5. Un esprit de nonchalance, de paresse, d’—, id. ibid. viii, 5.

|| 2° Action de laisser à elle-même une personne, une chose. Par l’— du roi, st-sim. viii, 225. Sa chute (de Pierre) arriva… par le défaut de la grâce, et par l’— de Dieu, pasc., Prov. 3. || Absolt. Il sent alors son néant, son —, pasc. Pens. xxv, 26. L’— où cette maison a été laissée. || Loc. adv. A l’— . Tu laisses aller tes affaires à l’ — , mol. Mal. . 1er interm.

|| 3° Action de laisser aller son corps, son esprit, etc., à leur pente naturelle. Dans un mol —, buff. Cygne. Aimable -. l'- et le naturel, stael, Cor. iv, 6.

ABANDONNATAIRE [à-ban-do-nà-ter] s. m. et f. [étym.. Dérivé de abandonner, § 248. || Néolog.]

|| Celui, celle à qui est fait un abandon de biens.

ABANDONNEMENT [à-ban-dôn’-man ; en vers, — dô--...] s. m.

[étym.. Dérivé de abandonner, § 145. || xiiie s. Abandonnement A tous periz, j. de meung, Rose, 15743. Suivant bret. plus usité au xviie s. que abandon ; tend à vieillir.] || Action d’abandonner.

|| 1° Action de laisser à la discrétion de qqn. — de biens, cession de biens. | P. ext. Action de renoncer à qqch. Cet — de sa propre cause, bourd. Passion, 1. L’— de cette volonté, volt. S. de L. XIV, 22.

|| 2° Vieilli. Action de laisser qqn à lui-même. L’— par is fait de tous ceulx qui seroient faucteurs… (1411), dans bret d’arcq, Pièces relat. à Ch. VI, ii, 27. || Etat de celui qui est laissé à lui-même. Dans 1’— où je me suis trouvée, mol. Scap. iii, 7. Ce sont des abandonnements que nous méritons toujours, sév. Fragm. 2.

|| 3° Absolt. Action de laisser aller son corps, son esprit, etc., à leur pente naturelle. Tant de faiblesse et d’— , Mort du pécheur, 1. Un — de soi-même qui rend incapable de tout art, mme du chatelet, Réflex. sur le malheur. | Action de se donner toute licence. Quel — ! quel désordre ! dancourt. Bourgeoises de qualité, i, 6.

ABANDONNÉMENT [à-ban-do-né-man] adv. ÉTYM. Composé de abandonnée et ment, § 724. || xii" s. levaucher) abandoneement, Aiol, 7598.] Vieilli. En se livrant sans réserve. Il leur était trop gnement et — vendu pour être plaint de personne, ST. XVI, 83.

ABANDONNER [à-ban-dù-né] v. tr. âTYM. Composé de à et bandon, pouvoir, §§ 194 et 196. i » s. Le frein li abandunet, Roland, 1493.]

|| 1° Laisser au pouvoir, à la discrétion de qqn. — ses is à ses créanciers. Porte aux Grecs cet enfant que Pyr3 m’abandonne, rac. Andr. m, 1. Théodose l’abandonna soldats, qui lui tranchèrent la tête, flécii. The’odose, iv, Fais ce que tu voudras, je m’abandonne à toi, rac. Ph(kl. 3. — son âme à Dieu. || Laisser au pouvoir de qqcb. abandonne aux lois, corn. Poly. m, 3. Une barque abannée au courant. — une ville au pUlage. || P. ext. Il ( ! u) l’abandonne à ses ignorances, BOSS. Hist. univ. m, Tandis que Néron s’abandonne au sommeil, rac. Prit. Le prince aux cris s’abandonna, LA F. Fab. viii, 14. t toi qui t’abandonnes à ces coupables extrémités ! mol. II, 2. Elle peut s’— à vous aimer, pasc. Maladie, 5. xt. Renoncer à qqch. — le monde. Le plus indigent et lus méprisable Ne l’abandonne (la vie) qu’à regret, corn. t. I, 22. — une entreprise. Un autre, à sa place, aurait ndonné la partie, les. Diable boit. 4. 2 » Laisser qqn à lui-même. ATHALIE

Vous êtes sans

nts ? — JOAS
Ils m’ont abandonné, rac. Ath. il, 7. Il

donc vrai que Titus m’abandonne ? id. lier, iv, 5. | Fig. K orce m’abandonne, rac. Phèd. i, 3. Son courage ne l’aband aa pas, BOSS. llist. univ. i, 9. 3o P. anal. Laisser qqch vacant. — son poste, ses fc étions. (Ils) abandonnent leurs retranchements, voit. Lett.


74. Les terres furent abandonnées par les laboureurs, montesq. Rom. 19. Objets abandonnés sur la voie publique, laissés .sans maître. Il 4 » Absolt. V. jjron. s’—, laisser aller son corps, son esprit, etc., à leur pente naturelle. Elles s’étaient abandonnées dans les airs, comme si elles eussent voulu se laisser tomber, la f. Psyché, 1. La véritable grandeur est… familière ; … elle s’abandonne quelquefois, la br. 2. | Se donner toute licence. Cette femme s’abandonne. | Adj. Abandonné, ée, qui a perdu toute retenue. Les plus abandonnés calomniateurs qui furent jamais, pasg. Prov. 16. Famille —, maison sans mœurs, beaumarcii. M(}re coup, v, 7. | Substantivt. (Je) ne veux point brûler pour une —, mol. Et. m, 3. ABAQUE [à-bak’] s. ju. [ÉTYM. Emprunté du lat. abacus, m. s. || xiiie s. L’abaqz 1 tient arimétique, iiom. de Thèôes, dans coissr ass, Légende d’Œdipe, p. 269.] ï. Il 1 « Tablette couverte de sable fin sur laquelle les anciens traçaient des nombres, des figures géométriques. I P. anal. (Chez les modernes.) Table à calcul. Spécialt. Cadre de bois à tringles parallèles où sont enfilées des boules mobiles. (F. boulier-compteur.) Il 2o Tablette sur laquelle les anciens jouaient aux dés. Il 3° Tablette à compartiments creux où on posait les amphores. II. Partie supérieure du chapiteau d’une colonne, en forme de tablette. {V. tailloir.) III. Sorte d’auge à laver le minerai. ABASOURDIR [à-bà-sour-dir ; selon d’autres, à-bàzour-dlr ] v. tr. [ÉTYM. Mot fait avec sourd sur le modèle de abalourdir. II 1721. DANET, Dict. franç. —lat.] Il Assourdir momentanément. Ce vacarme m’abasourdit. || Fig. Famil. Hébéter momentanément. Ce coup m’abasourdit, DUFRESNY, RéconcH. norm. ii, 9. •ABASOURDISSANT, ANTE [à-bà-sour-di-san, — sânf; selon d’autres,…-zour-… ] adj. [ÉTYM. Adj. particip. de abasourdir, § 47. || Néolog.’] Il Qui abasourdit. Une nouvelle — . "ABAT [à-bà] s. m. [ÉTYM. Subst. verbal de abattre, § 52. || 1527. L’abbat des hautes futayes, dans godef.] Il 1° Vieilli. Action d’abattre. Abats de maisons, f.uchet, Antiq. gaul. II, i, 3. | P. ext. Action de s’abattre. Pluie d’—, averse. Vent d’—. (desc. écrit abas, Météor. 7.) Il 2° Ce qui est abattu. Des abats, parties accessoires d’animaux tués pour la consommation. Marchands d’abats. {Syn. abatis.) | Ce qui s’abat {vieilli). Des abats de grêle, d’eau. ABATAGE [à-bà-tàj’J s. jn. [ÉTYM. Dérivé de abattre, § 78. || 1265. Abataige de pourohiaus, dans du g. abatare.] I. Action d’abattre. Il 1 » Action de faire tomber ce qui est debout. L’— d’un arbre. — du chien d’un fusil. | (Typogr.) — de la frisquette sur le tympan. | P. anal. L’— du minerai, action de le détacher de la paroi d’une mine. L’— de la laine, action de la faire tomber des peaux, j P. ext. Action de faire tomber en donnant un coup mortel. L’— d’un bœuf, pour la boucherie. L’— des chiens errants. Il 2° Action de coucher ce qui est debout. L’— d’un navire, pour le réparer. L’— d’un cheval, pour pratiquer sur lui quelque opération. II. Facilité à s’abattre. Pierre, poutre qui a trop d’— , qui penche d’un côté, menace de s’abattre.

  • ABATANT [à-bà-tan] S. m.

[ÉTYM. Subst. particip. de abattre, §47. || 1680. richel.] Il Pièce qui s’abat sur une autre. L’— d’un comptoir. L’ — d’un métier à bas. ABÂTARDIR [à-bd-… OU à-bà-tàr-dïr] v. tr. [ÉTYM. Composé de à et bâtard, §§ 194 et 196. || xiie s. Nostre lois est hui abastardie, Roncev. tir. 257.] Il Altérer, en faisant perdre les qualités de la race. [Syn. dégénérer.) Espèces abâtardies. Tous nos soins à bien traiter et nourrir ces animaux n’aboutissent qu’à les —, J.-J. ROUSS. Inégal. 1. S’—. | Fig. L’esclavage abâtardit les cœurs. ABÂTARDISSEMENT [à-bâ—… OU à-bà-tàr-dïs’—man ; en vers, —di-se-…] s. tn. [ÉTYM. Dérivé de abâtardir, § 263. || xvi° s. Cest abbastardissement (des grains) vient principalement de l’humidité du terroir, du pinet, Hist. nat. de Pline, xviii, 17.]