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TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE

ADJECTIFS baud,

baud, bleu, esclame, franc, laid, riche, blafard, brun, fauve, gaillard (?), lige, sale, blanc, dehait, fluet, galand, madré, sur (acide), blet, échif, frais, gris, morne, terne (?). VERBES adouber, cracher, étricher, glisser, honnir, rôtir, avachir, danser, étriver, gratter, lamper, rouir, bannir, déchirer, farder ('?), graver, laper, saisir, bâtir (coudre), déguerpir, fauder, grigner, lécher, sérancer, baudir, dérober, flatir, grimper, mâchurer, souper, bouter, éblouir, flatter, grincer, marquer, super, bramer, éclater (?), fourbir, gripper, marrir I, taper (frapper), broder (?), éclisser, fournir, grommeler, nantir, taper (boucher), brouir, effrayer, fourrer, guérir, navrer, tapir (?), brouter, émeutir (fienter), gâcher, guider, oudrir (?), tarir, broyer, enhardir, gagner, guiper, radoter, tirer, huer, épanouir, galoper (?), haïr, ramper, tomber, choisir, épargner, garder, haler' (tirer), râper, toucher, chopper (?), épeler, garnir, happer, regretter, trébucher, choquer (?), épier, gauchir, hâter, rider, trépigner, clapper, estamper, glapir, heurter, river, tricher (?). ADVERBES guère, trop (?). Parfois il s'est produit, entre des mots germaniques et des mots latins, une sorte de compromis, et la forme française tient à la fois du germanique et du latin . Tel est le cas pour haut (altum +hoch), hante(hasta+hand), maint (multum+manag), et peut-être pour flanc (flaccum + hlanka), froc (floccum + hrok), liciter (* assulare + bal), hdte, broche (hasta + hassta). Rappelons aussi que la plupart des mots latins où le v initial est devenu g ont été influencés par des mots germaniques ayant un w, 444 et 499. § 7 . - Allemand moderne. Dès le la° siècle, le français et l'allemand se sont trouvés en contact, comme autrefois le latin et l'ancien idiome germanique ; mais, au lieu d'être sur le Rhin, la frontière était flottante entre les Vosges et la Moselle . Pendant le moyen tige, ce contact a eu pour résultat l'introduction en ancien haut allemand, et surtout en moyen haut allemand, d'un grand nombre de mots français, relatifs pour la plupart aux raffinements de la civilisation que l'on en v iait it notre société chevaleresque' . Mais le français n'a presque rien emprunté à l'allemand pendant toute cette période : citons cependant halbran, hallebarde, nique, qui apparaissent chez nous dès le XiV e siècle . Ce n'est que depuis le xv e siècle que, par suite d 'événements politiques divers (alliance avec les Suisses, Réforme, guerres de religion, guerre de Trente ans, etc ., etc .), l'allemand a réussi à faire brèche dans notre vocabulaire. Au xve siècle, nos auteurs emploient déjà : aurochs, blocus, cric, élan (cerf), foudre (tonneau), hausse-col, bélitre, boulevard, dalle, flasque (madrie), halecret, lansquenet. Au Xvi e arquebuse, bière (boisson), bismuth, bogue (de châtai- bondrée, burin, balle (de l'épi), bique, blottir, gne), brinde, cale, 1. Malgré ce qui a été dit dans le Dictionnaire, ce mot n'est pas d'origine séandinave . Il n'existe pas en ancien norois, et les langues scandinaves qui le possèdent aujourd'hui l'ont emprunté, à une date récente, au bas allemand. 2. De là marri, marrisson. 3 .'Le dernier travail publié à ce sujet est une thèse soutenue en Sorbonne par M . F. Piquet : de l'ocabulis qure in duodecimo seculo et in lertü decimi principio n.Gallis Germani assumpserinl . Parisis, Leroux, 1898 . - Ces emprunts faits par l'allemand ont parfois donné le change et fait attribuer une origine germanique à des mois français indigènes ou versus d'ailleurs : c'est le cas pour aumusse, d'où l'allemand a fait nitz e.