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Ce n’est pas que les deux autres actes soient indifférents ou mal venus. Ils ont plu encore par les mêmes qualités de belle humeur, de poésie large et truculente, par d’amusantes trouvailles de dialogue, par un air de jeunesse conquérante. Mais enfin ils n’étaient pas nécessaires…

C’est un charmant spectacle à voir, et que l’on peut — chose rare ! — voir en famille ».

(Le Temps, du 28 mai 1894).
Du vicomte E. Melchior de Vogüé,
(La Princesse lointaine).

« … J’oubliais l’ordre naturel de vos ouvrages pour mettre à part le plus surnaturel. J’ai suivi la foule sur les places publiques où elle vous faisait cortège ; ouvrez-nous un instant le sanctuaire où vos fidèles vont adorer Mélissinde.

Un je ne sais quoi de secret
Rend sa grâce unique, et bien sienne :
Grâce de Sainte qui serait
En même temps Magicienne.

Ses airs sont doux et persifleurs.
Et son charme a mille ressources ;
Ses attitudes sont de fleurs,
Ses intonations de sources.

Telle en son bizarre joli
De Française un peu Moabite,
Mélissinde de Tripoli
Dans un grand palais clair habite.

Oui, c’est bien cela : toute la magie d’Orient,

Le parfum voyageur des myrtes d’outre-mer,


qui nous vient sur les flots avec cette fille de Bérénice ; toute la douceur de France, dans ces vers où il semble qu’Antiochus soupire encore pour la reine de Palestine :

… une odeur langoureuse et moresque,
Témoignage léger par vos voiles laissé,
Pareil à cette odeur qui, lorsqu’avait passé
Cléopâtre, devait longtemps embaumer Tarse…