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LES ANTILLES FRANÇAISES.

tous les désagréments des sentiers de montagnes, joint celui encore plus grand de ne pas courir en ligne droite.

On gravit d’abord le morne Goyavier, qui semble ne plus finir, puis on attaque la Savane à mulets, ainsi nommée parce qu’aucun animal de cette espèce n’y a jamais brouté.

Cette partie de la route est si dépourvue de verdure et d’originalité que l’œil se fatigue vite à suivre un développement plat et uniforme ; mais le pied rencontre à chaque instant des flaques d’eau boueuse où il s’enfonce et des racines contre lesquelles il se heurte. L’air fétide de ces eaux croupissantes remplace la bonne odeur des bois ; et aux chansons variées des oiseaux succède les cris monotones et incessants de la gent amphibie.

Après la Porte-d’Enfer on passe entre le volcan du Sud et le volcan Napoléon, dont on entend les sourds grondements, semblables au bruit d’un tonnerre lointain.

La Soufrière, avec sa plate-forme vaste et