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LA GUADELOUPE.

inégale surmontée de deux petites éminences, est au milieu de l’île, tirant un peu vers le midi. Son pied foule le sommet des autres montagnes. Le terrain, bouleversé en tous sens, est un composé de terre brûlée et de pierres calcinées ; il fume dans bien des endroits, et surtout dans ceux où il y a des fentes. Le plateau est partagé en deux par une énorme crevasse appelée la Grande-Pente ; ses deux bords sont reliés ensemble, en certains endroits, par des communications que la nature a établies et qui portent des noms différents ; ce sont le Pont naturel, le Pont Chinois et le Pont du Diable. Des hauteurs de cet Ararat, on contemple le paysage le plus varié, le plus riche et le plus étendu. On a sous les pieds, d’un côté, la rade et la baie de la Basse-Terre, puis la ville elle-même se groupant en amphithéâtre autour de sa jeune cathédrale ; de l’autre, le magnifique port de la Pointe-à-Pitre, et, comme une toile d’araignée, les mâts et les vergues de ses