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LA MARTINIQUE.

Avant 1848, chaque planteur tenait table ouverte sur son habitation ; quiconque y entrait était certain d’y trouver l’hospitalité la plus cordiale et en même temps la plus luxueuse : maison, chevaux, esclaves, argent même, tout était mis immédiatement à sa disposition, et l’étranger, qui croyait n’être venu chez un colon que pour quelques heures, y demeurait parfois plusieurs semaines.

Nous avons parlé de bravoure. Les luttes acharnées dont il est question dans la partie historique de cette étude témoignent suffisamment du courage des créoles.

À un autre point de vue, nous n’étonnerons personne en disant qu’aux Antilles on a la tête chaude. Les duels y sont fréquents et se terminent rarement par de simples égratignures ; ils ont souvent lieu à la carabine de précision, à courte distance.

En revanche, le créole a de nombreux défauts : il est orgueilleux, vantard et frivole ; enfin l’on pourrait appliquer presque à cha-