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Page:Hauser - Les Balkaniques, 1913.djvu/20

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un des chefs de la grande information parisienne. Quel apprentissage il lui a fallu pour en arriver là ! Blémont nous l’a dépeint se livrant, durant sept années consécutives, - le jour dans les bibliothèques – la nuit dans une « invraisemblable mansarde » - à un travail sans répit.

Son succès de journaliste ne lui suffit pas ; ce qu’il rêve noblement, d’une âme ardente, c’est un brin de laurier sacré des poètes. Et il publie aujourd’hui les Balkaniques, que je viens de lire en épreuves et qui sont le poème de la guerre d’Orient. Au moment même où les armées se heurtent, le poète chante. Et l’on songe à cette cornemuse héroïque des bardes écossais, qui ne cesse de pousser sa grande clameur guerrière tant que retentissent les coups formidables frappés par les claymores sur les boucliers !… Mais pour qui chante notre poète ? Est-ce pour les Grecs ? pour les Bulgares et les Monténégrins ? ou serait-ce pour les Turcs ?

L’originalité de la conception est ici ; il chante pour chacun de ces peuples tour à tour et en même temps. Le cœur du poète ressent toutes leurs émotions à la fois contraires et semblables.

Pour chacun d’eux, d’un certain point de vue, cette guerre est de défense ; ce n’est pas une guerre de conquête, celle qui veut reprendre à des oppresseurs le