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Page:Hauser - Les Balkaniques, 1913.djvu/70

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Souviens-toi d’Erzeroum et songe à Gummchané,
Pense aux enfants jetés dans des brasiers, aux femmes
Dont les Bachi Bouzouks aux visages infâmes
Osèrent profaner les corps inanimés !

Songe aux mille blessés grillés vifs dans Orfa,
Aux morts qu’on enterrait en tas dans Césarée !
L’Europe, en apprenant ces crimes, effarée,
Ferma les yeux : toi, tu riais, sur ton sofa !

Tu riais ! Mais chez nous, la colère montait !
Ah ! pouvoir se venger ! Pouvoir, dans le silence,
Préparer son fusil ! Pouvoir fourbir sa lance !
Pouvoir punir, enfin, Sultan, ta cruauté !

Nous t’avons averti !… Chaque tache de sang
Dont les mains, Prince des Croyants, se sont teintées,
Redoublait dans nos cœurs l’énergie indomptée
De notre peuple agonisant !