Aller au contenu

Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/127

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

geste plein de confiance enfantine que Dante, a chaque nouvel obstacle, implore de lui aide et secours; puis lorsque tout a coup il ne trouve plus son guide aimé, son Virgile auprés de lui, ez Virgilio dolcissimo padre mm, le poete ne peut s’cmpécher de verser des larmes (Purg., XXX, 50). · Virgile disparu, Dante a devant lui Béatrice; et d’abord le lecteur retrouve en elle la jeune femme chantée dans la Vita Nuova : c’est elle qui, du séjour des élus, a vu l`angoisse du poete égaré dans la forét du péché; elle a eu pitié de lui, et par son intercession Virgile a regu la mission d’amener Dante jusqu’a elle. Mais aprés la belle scene des reproches et la confession du poéte, la Bice florentine s’éclipse peu a peu, et les yeux enfin dévoilés de la Béatrice céleste révélent au poete une beauté qui n’a plus rien d’humain. Le cortege symbolique qui accompagne le char ou elle vient se placer, les visions surprenantcs et les prophéties obscures qui suivent, se rapportent aux destinées passées, présentes et méme futures de l'Eglise ; dans le Paradis, Béatrice n’est plus que l’interprete des plus sublimes vérités, elle rend compte de tous les mystéres, elle est la science révélée. Arrivée dans l’Empyrée, elle abandonne a son tour son compagnon, pour reprendre sa place sur un des plus hauts gradins de la Rose céleste, ou elle s’abime dans la contemplation de Dieu. Dante l’y apercoit encore et lui adresse une derniere priere, avec l’expression émue de sa gratitude : cc Conserve—moi ta bienveillance, et que mon ame, guérie par toi, soit encore dans ta gréce quand elle s’échappera de mon corps. »

Cost orai; ed ella si lontanu
Come puree, sorrise e riguardommig
Poi si torno ull’eternu fontanu *.

1. a Telle fut mu priére, ot elle, de lu distance ou elle mhpparuissult,