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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/284

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264 u·r·r1§nA·runs rrausuns revendiquer ses droits; et si, dans le lyrisme proprement dit, il n`avait plus de note originale it faire entendre, il prit sa revanche dans certaines formes, inférieures si l`on veut, de la satire: lu pasquinade, l’invective et la poésie burlesque. Le grand essor de la pasquinade —— piece de oirconstance que l’on affichait au torse dlune statue mutilée, familiérement nommée a Pasquino » par le peuple de Rome —— se rattache aux polémiques qui eurent lieu in la mort de Léon X, pendant le oonclave d’oi1 sortit l’élection d’Adrien VI (décembre 1521); Pasquin devint alors et resta longtemps l’interprete de toutes les protes- tations, de toutes les médisances, de tontes les rancunes contre les institutions et contre les personnes. Le prin- cipal auteur de ces libelles di{Iamatoires,violents ou simplement bouil`ons, souvent obseurs pour nous, et presque toujours grossiers, {ut d’abo1·d l’Arétin. Sa verve audacieuse, capable de trouvailles spirituelles, lui a inspiré des improvisations, invectives ou pronostics, en vers et en prose, qui eurent Ii Rome et meme au loin un grand retentissement. I/absence de tout idéal désinté- ressé, et surtout leur forme négligée ne laissent guére it ces pieces qu’un intérét documentaire pour l’histoire des mmurs. Il y a beaucoup plus de finesse, d’originalité et do gout, dans les poésies de Francesco Berni (1498-1535), qui fut, at Rome, un des adversaires de l’Arétin. Doué d’unc veins poétique facile et d’une humour rieuse, porté surtout in la parodie, il reprit ct pcrfectionna la tradi- tion bien florentine de la poésie burlesque, déja illus- trée par A. Pucci et Burchiello. Berni lui donna une empreinte si personnelle que l’on n’a pas su mieux définiv sa maniére qu’en forgeant l’adjeotif` ex bernesque ». Il a composé des sonnets, généralcrncnt allongés dc trois ou