Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/35

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il n’est pas surprenant qu`un grand désarroi se soit manifesté dans les esprits. L’activité intellectuelle n’a pas cessé dlétre intense, mais, si elle conserve fidelement certaines qualités traditionnelles du peuple italien, elle est travaillée aussi par un besoin immodéré de irenouvellement, det modernisme, de rupture avec le passé, et on ne saurait encorc prévoir ce qui pourra sortir de cette crise de croissance et d’individualisme a outrance.

Cette esquisse sommaire des grandes périodes, qui vont étre analysées dans les chapitres suivants, fait déja prévoir les divisions générales de ce livre.

Une premiere phase de la littérature italienne, correspondant a la dénomination traditionnelle de Moyen Age, embrasse les origines, les premiers essais en langue vulgaire, et, presqueaussitot apres, l’apparition d’un puissant génie : dans l’muvre de Dante se reflete toute une époque, que l’on peut appeler l’aurore de la vie italienne, et qui s’acheve at peu pres en méme temps que la carriere tourmentée du poete, mort en 1321.

Alors vient la période improprement appelée Renaissance ; mais ce nom, consacré par un usage séculaire et universel, il n’appartient a personne de le changer; du moins avons-nous essayé de lc définir avec toute la précision possible en ce qui concerne l’Italie. La Renaissance se manifeste presque au lendemain de la mort de Dante : deux hommcs, dont l’activité poétique commence entre 1330 et 1310, et qui d’ailleurs par plus d’un coté conservent des attaches avec le Moyen Age, Pétrarque et Boccace, sont les initiateurs incontestés du mouvement ; et celui-ci se prolonge jusqu’a l’asservissement de Florence (1530), ia la mort de Machiavel (1527) et de l’Arioste (1533).