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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/366

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lèles : d’une part ceux qui se sont occupés d’histoire littéraire et de critique proprement dite, et de l’autre les juristes et les économistes.



II


La critique littéraire cesse, au xviiie siècle, d’être doctrinaire et aristotélicienne : elle emprunte sa méthode à l’histoire ; elle repose sur une plus large part d’observation personnelle, et dégénère parfois en une sorte d’indiscipline intellectuelle, qui donne naissance à de violentes polémiques. Les esprits se passionnent pour des questions souvent futiles ou mal posées, mais il en résulte un mouvement d’idées, un feu roulant de paradoxes, alternant avec des opinions raisonnables, qui secoue définitivement la torpeur intellectuelle où s’était longtemps oubliée l’Italie.

Parmi les représentants de l’histoire littéraire, il faut citer, à côté de Francesco Saverio Quadrio (1695-1756), dont la Storia e ragione d’ogni poesia était un répertoire précieux, riche en renseignements variés, Giovanni Maria Mazzuchelli (1707-1765), et Girolamo Tiraboschi (1731-1794). Le premier avait entrepris, sous le titre de Gli Scrittori d’Italia, un précieux dictionnaire biographique et bibliographique, dont le principal défaut était d’être conçu sur un plan beaucoup trop vaste ; il n’a pu être conduit au delà de la lettre B. Tiraboschi, d’abord professeur d’éloquence à Milan, puis bibliothécaire à Modène, a composé une Storia della letteratura italiana qui est toujours consultée avec fruit : l’auteur y a réuni dans un ordre méthodique, peut-être un peu compliqué, à la fois par siècles et par genres, tous les renseigne-