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(en 1222), à Naples (en 1224), sans parler de l’école de Salerne, fameuse dans l’histoire de la médecine.

Les livres écrits en latin à cette époque appartiennent pour la plupart au genre historique : à partir des premières années du xiie siècle, il n’est guère de ville, ou même de couvent, en Italie, qui n’ait sa chronique. Quelques-uns de ces ouvrages ont une réelle valeur : le génois Caffaro retrace l’histoire de sa patrie de 1100 à 1163, et fait preuve d’une sûreté de jugement et d’un souci de l’exactitude, auxquels on reconnaît le citoyen qui a été constamment mêlé à la vie de sa ville, plutôt que l’érudit préoccupé de faire admirer sa science ; un siècle plus tard, le franciscain Salimbene de Parme compose une chronique, qui, dans la partie conservée, embrasse les événements de 1167 à 1287, et présente le tableau le plus animé, le plus varié et le plus personnel que nous possédions de la vie italienne au xiiie siècle. Le latin de Salimbene est au-dessous du médiocre, si l’on se place au point de vue de la stricte correction classique ; mais il est bien vivant : l’auteur pense visiblement dans son patois, qu’il déguise à peine sous le voile transparent d’une latinité prête à toutes les concessions ; et ce style hybride est singulièrement expressif.

Parmi ces chroniques, anonymes pour la plupart, quelques-unes sont écrites en vers. Les unes, comme la vie de la comtesse Mathilde par Donizone (1114 environ), témoignent d’une grande maladresse de style et de versification ; les autres contiennent un reflet plus heureux de la poésie antique, tel le poème sur la conquête des Baléares par les Pisans (1115). Les exploits de Frédéric Barberousse ou de Henri VI ont fourni, entre beaucoup d’autres, des sujets à des poètes désireux de se hausser jusqu’au ton de l’épopée. Mais il est surtout