Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/51

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rnummns nxonuumzrs mz LA Llmcvu ITALIENNE si moins par leur vertu propre, que par l’eil`et de circons- tances politiques. Mais les langues vulgaires n’avaient pas évolué par- tout avec une égale rapidité : dans le nord de la France, ou le latin était plus méconnaissable a travers le langage du peuple, et oh la tradition romaine s’était plus vite efl`acée, les documents de la nouvelle langue apparais- sent plus·tot et en plus grand nombre; en Italic, pour les raisons contraires, ces documents sont plus tardifs et plus rares. Il faut attendre l’année 960 pour découvrir, dans une charte de Capoue, deux formules de témoi· guage qui devaient étre prononcées par des illettrés r on y recounait déjin quelques—unes des caractéristiques - essenticlles de l’italien. En Toscane, un fragment de livre de banquiers, sc rapportant as l’année 1211, est le premier exemple connu montrant la langue vulgaire employée dans les écritures commereiales. Il va sans dire que ces documents n’appartiennent pas a la littérature; ils intéressent surtout les linguistes. Lc premier texte poétique que l’on cite est une inscription en forme de quatrain, qui se lisait, dit·on, dans une mosaique du dome dc Ferrare et en rappelait la Fonda- tion en 1135; cette inscription a disparu dcpuis longtemps, et Pauthenticité de la copie qui en a été publiée n’est pas in l’abri de tout soupqon. A la lin du xu° siecle parait appartenir une piece tres obscure en dialecte campanien, connue sous le titre de Ritmo Cassinese, parce qu’elle a été trouvée dans un manuscrit du Mont Cassin; autant qu’on peut l’entendre, c’est un dialogue entre deux moines venus l’un d`Orient, l`autre d’()ccident, qui par- lent par allégorie des joies du ciel et des miseres de la vie présente. La ce Cantilena » en laisses monorimes d’un jongleur toscan, aussixénigmatique que la poésie pré-