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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/542

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522 LITTIERATURE rntissus Naples, lorsqu’il put y rentrer. Pourvu d’une solide culture philosophique, qui rcste une des caractéristi- ques de l’intellectualité méridionale, disciple de Hegel, il avait grandi dans l’atmosphére du romantisme, et il en adopta les doctrines; aussi répudia—t—il nettement la critique classique, qui jugeait les oeuvres d’apres leur conformité aux regles, considérées comme immuables, des in genres » dont la délinition était attribuée E1 Aris- tote; il se convainquit que l’oeuvre d’art est avant tout un reflet de l’ame de l’artiste. Pour lui, le contenu de cette oeuvre n’a qu’une importance secondaire ; cs qui compte, c’en est la forme, c’est—a-dire l’expression per- sonnelle, adéquate, grace a laquelle le poete fait passer dans l’esprit du lecteur ses réves, ses émotions, ses aspirations. ll s’agissait donc, pour le critique, de refaire, par un eH`ort de réflexion, le travail obscur et spontané qu’avait accompli l’artiste en concevant, en élaborant, 811 créant son ceuvre, sans omettre de considérer les influences extérieures qui avaient pu influe1· sur lui. Deux volumes de Saggi critici (1866 et 1873), le Saggio sul Petrarca (1869) et les deux volumes de sa Storia della letteratura italiana (1870) attestent les résul- tats nouveaux, brillants et féconds obtenus par F. de Sanctis, grace in la prudence de son jugement, {au sens exquis qu’il avait de la poésie et as sa puissanoe d’intui· tion. Sa méthode présentait d’ailleurs de sérieux dan- gers, at une époque oil l’indispensable travail historique préparatoire était fort incomplet : on risquait in chaque instant de raisonner sur des données inexactes ou incomplétes. Ces dangers, F. de Sanctis ne les n pas toujours évités, et ses disciples immédiats tomberent vite dans une phraséologie crease, dont ils revetirent des théories édiliées sur des bases fragiles.