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L’ÂNE GRIS
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de la stalle. Il ne sait plus… des ronds de soleil montent en spirale devant ses vastes yeux brouillés par les croisements des routes, les plaques bleues indicatrices, et les bigarrures bleues des ombres.

Il ne sait plus :

Des mains charitables ont ôté la selle de velours, les étriers d’argent, le harnais de cuir jaune, à clous dorés. Lourdement il tombe sur la litière « parfumée comme un perpétuel crépuscule, comme un champ de luzerne, comme l’eau glacée sur la langue rêche et brûlée, comme… »

Régulièrement les flancs du petit âne se soulèvent, un deux, un deux, une égale respiration s’échappe de ses naseaux. Il dort !…


La salle à manger du château, avec ses volets clos, ses faïences et ses rideaux de Jouy, est fraîche comme un gentil tombeau.