Page:Hawthorne, La maison aux sept pignons, Hachette, 1886.djvu/220

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anglaise, était assis M. Pyncheon, qui humait à petits coups une tasse de café, son breuvage favori depuis qu’il avait résidé en France. C’était un homme dans la force de l’âge, et encore très-agréable malgré la perruque dont les boucles poudrées retombaient en cascade sur ses épaules ; son habit était de velours bleu, chamarré sur les pans et aux boutonnières ; les clartés de l’âtre se reflétaient d’ailleurs sur l’ampleur spacieuse de son gilet où s’épanouissait mainte et mainte fleur brodée en or. À l’entrée de Scipion, qui annonçait le charpentier, M. Pyncheon se détourna quelque peu, mais reprit ensuite sa première position, et acheva tranquillement sa tasse de café sans paraître s’occuper autrement de l’homme qu’il avait appelé chez lui. Il n’y avait là aucune grossièreté de parti pris, aucun inconvenant dédain, — toutes choses dont il eût rougi, — mais il ne lui vint pas même à l’idée qu’un personnage comme était Maule, eût droit à un témoignage de politesse et pût s’inquiéter d’un manque de formes.

Le charpentier, cependant, vint s’adosser à la cheminée, et se tournant un peu comme pour regarder M. Pyncheon bien en face :

« Vous m’avez envoyé chercher, lui dit-il. Veuillez m’expliquer votre affaire pour que je puisse retourner aux miennes.

— Ah ! pardon, dit M. Pyncheon avec calme ; je ne prétends pas vous prendre vos heures sans les payer… Votre nom est Maule, si je ne me trompe, — Thomas ou Matthew Maule, — et vous êtes le fils ou le petit-fils de l’homme qui a construit cette maison ?

— Matthew Maule, répondit le charpentier…, fils