Il faut donc qu’il ait oublié tous les autres items de ses memoranda. Une fois réglée l’affaire de Clifford, il devait voir un agent de change de State-street, lequel s’était chargé de lui procurer le meilleur papier, avec une grosse prime d’escompte, — pour quelques milliers de livres rentrées par hasard dans les mains du Juge, et voilà que le vieil escompteur aura pris pour rien le chemin de fer. Demi-heure plus tard, dans la rue à côté de celle-ci, on devait adjuger aux enchères un lot de terrains, comprenant une portion du vieux domaine Pyncheon, laquelle dépendait primitivement du jardin planté par Maule. Voici quatre-vingts ans que les Pyncheon, l’ont aliénée ; mais le Juge ne l’a jamais perdue de vue, et s’était toujours promis de la réannexer au petit enclos qui entoure encore la Maison des Sept Pignons ; or maintenant, pendant qu’il s’oublie ainsi au moment décisif, le fatal marteau a dû tomber, transférant à quelque possesseur étranger ce lambeau de notre ancien patrimoine… Après cela peut-être ajournera-t-on la vente, sous prétexte de mauvais temps, et le Juge alors pourra retrouver l’occasion perdue.
Il avait ensuite à faire emplette d’un cheval pour sa voiture. Le matin même, en venant à la ville, celui dont il se sert de préférence a butté, ce qui nécessite sa réforme immédiate. Le cou du juge Pyncheon est beaucoup trop précieux pour qu’on le livre à la merci d’un cheval qui trébuche. Après avoir vaqué à tous ses soins, il comptait se rendre dans une assemblée de charité ; mais il en a tant et tant, de ces œuvres de bienfaisance, que le nom de celle-ci lui échappe et qu’il pourrait bien, sans grand dommage, manquer pour une fois à sa promesse. Il y a aussi à renouveler la pierre