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Page:Hawthorne, La maison aux sept pignons, Hachette, 1886.djvu/323

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est mort aujourd’hui, demain ne se lèvera qu’au jour de la Résurrection.

L’ombre, en attendant, s’accumule à tous les angles de la pièce ; les contours du mobilier massif vont s’effaçant par degrés dans une sorte de pénombre grisâtre qui les enveloppe tour à tour et vient s’épaissir, couche par couche, sur cette forme humaine assise au centre de la chambre. La face du Juge, néanmoins, rigide en son galbe et singulièrement blême, refuse de se fondre dans ce vaporeux dissolvant. De moment en moment, la clarté diminue ; — il ne fait plus gris, il fait noir. Du côté de la fenêtre, pourtant, une blancheur vague, le reflet d’une sorte de crépuscule indécis, ou plutôt un amincissement du voile ténébreux à travers lequel s’infiltrent sur ce point quelques fugitives lueurs, imperceptible souvenir du jour qui n’est plus. On peut deviner encore, ou plutôt se rappeler qu’il y a une fenêtre par là… Et maintenant, a-t-elle complétement disparu ? — Oui ! — Non ! — Pas tout à fait ! — Et la brune pâleur de ce visage — si tant est que nous puissions unir ces expressions contradictoires, — cette brune pâleur se détache encore de l’obscurité. Les traits eux-mêmes ont disparu, leur teinte livide subsiste seule. — Maintenant, que voit-on ? — Plus de fenêtre ! plus de visage ! Le sens de la vue est annulé !… Qu’est devenu notre Univers ? Il s’est en quelque sorte écroulé sous nos pieds, et nous entendons, perdus dans les abîmes du Chaos, les soupirs et les murmures des vents en quête d’une nouvelle patrie, et pleurant celle qu’ils viennent de perdre !

Comment, pas d’autre bruit ?… Un seul, bien léger et qui fait frémir. C’est le tic-tac de la montre du Juge,