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Page:Hawthorne, La maison aux sept pignons, Hachette, 1886.djvu/365

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doué. Mais l’affranchissement qu’il dut à la mort du juge Pyncheon lui rendit tout ce qu’il lui fallait pour vivre heureux. Débarrassé de ce cauchemar, il vit s’alléger son humeur, et ressusciter en lui comme une ébauche de cette grâce merveilleuse dont on subissait malgré soi l’ascendant ; — elle appelait sur sa tête une sorte d’intérêt mélancolique et doux.

Peu après leur changement de fortune, Clifford, Hepzibah et la petite Phœbé, — en vertu d’un projet approuvé par le photographe, — résolurent de quitter la Maison aux Sept Pignons et d’aller habiter, pour le présent, l’élégante villa du défunt Juge. Le coq et sa famille y avaient déjà été transportés, et les deux poules s’étaient immédiatement mises en frais de ponte, avec une ardeur infatigable. On voyait que c’était pour elles une affaire de devoir et de conscience, et qu’elles entendaient bien perpétuer leur illustre race, sous de meilleurs auspices qu’elles n’en avaient connu depuis cent ans.

Au jour fixé pour leur départ, les principaux personnages de notre récit, — y compris l’oncle Venner, — se trouvaient rassemblés dans le salon.

« La maison que nous allons habiter est certainement fort belle et fort bien distribuée, remarqua Holgrave, dans le cours de la discussion relative aux arrangements futurs… Mais je me demande pourquoi le feu Juge, riche comme il l’était et pouvant espérer de transmettre sa richesse à une lignée issue de lui, n’a pas compris qu’il valait mieux construire en pierre, plutôt qu’en bois, un si parfait échantillon d’architecture domestique. De cette façon, toutes les générations successives de la famille auraient pu mo-