Page:Hawthorne, La maison aux sept pignons, Hachette, 1886.djvu/367

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nesse, ce portrait, prenant tout à coup la parole, m’a révélé un secret qui devait m’enrichir, — ou bien encore, qu’étendant la main hors de son cadre, il m’a remis un document écrit, qui m’indiquait les traces de quelque trésor caché… Mais ces vieilles affaires sont maintenant si loin de moi, et tant de nuages les voilent à mes regards !… Que faut-il penser de cette espèce de rêve ?

— Peut-être vous le rappellerai-je, répondit Holgrave… Et, tenez !… Voyez plutôt !… il y a bien cent chances contre une que personne, ignorant le secret, ne mettra jamais le doigt sur ce ressort…

— Un ressort invisible ? s’écria Clifford… Ah, maintenant, je me souviens !… Un soir d’été que je parcourais la maison en rêveur oisif, je le découvris, il y a bien longtemps, bien longtemps… Mais j’ai complétement oublié en quoi consiste le mystère. »

L’artiste posa son doigt sur la petite mécanique à laquelle il venait de faire allusion. Autrefois, sans doute, l’effet de ce geste eût été de faire simplement avancer le tableau en dehors de la muraille où il était encastré ; mais, depuis de si longues années pendant lesquelles le mécanisme était resté caché, la rouille avait fait son œuvre, et si bien que, sous le pouce d’Holgrave, le portrait, se détachant avec son cadre, tomba soudain, face contre terre. Ainsi se trouva révélée à l’improviste une niche pratiquée dans l’épaisseur de la muraille, et où se trouvait un pli de parchemin, si bien revêtu de la poussière des âges qu’on fut quelque temps à deviner ce qu’il pouvait être. Holgrave l’ouvrit ensuite, et déploya sous les yeux des assistants un traité de vieille date, au bas duquel