terre ou nageait dans l’air, — quand une pareille vision lui apparaissait, disons-nous, le froncement de sourcils de la vieille Hepzibah ne pouvait plus, il faut du moins le craindre, s’expliquer uniquement par la myopie dont elle était affligée.
« À quoi peut servir, — pensait-elle, cédant à l’hostilité secrète qui constitue le seul véritable abaissement du pauvre en face du riche, — à quoi de bon peut servir, dans l’ordre des desseins providentiels, l’existence de cette femme ?… Faut-il donc que tout l’univers travaille et souffre pour que la paume de ses mains reste délicate et blanche ? »
Mais alors, honteuse et saisie de repentir, elle cachait son visage dans ses mains.
« Dieu me pardonnera-t-il ? » disait-elle.
Dieu lui pardonnait, n’en doutons pas. Mais — prenant en considération l’histoire intime de cette demi-journée, aussi bien que son histoire palpable, — Hepzibah se mit à craindre que, sans contribuer essentiellement à son bien-être temporel, le magasin qu’elle avait monté n’amenât bientôt sa ruine complète au point de vue de la religion et de la morale.