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CONTES ÉTRANGES

poussière, faisait paraître les vieilleries qui s’y reflétaient encore plus vieilles qu’elles ne l’étaient réellement.

Lorsque Pierre, qui ne savait pas qu’il y eût une glace en cet endroit, aperçut sa maigre figure, il crut tout d’abord que son grand-oncle Pierre Goldthwaite était venu là pour l’assister dans les recherches ou l’en dissuader. Il eut même comme une vague idée qu’il était ce Pierre qui avait caché le trésor, mais qu’il avait oublié dans quel endroit il l’avait mis.

— Eh bien ! monsieur Pierre, cria Tabita du bas de l’escalier, avez-vous abattu assez de bois pour faire chauffer l’eau de votre thé ?

— Pas encore, vieille Tabby, mais ce ne sera pas long, tu vas voir.

— En même temps, il leva sa hache et se mit à frapper autour de lui si vigoureusement qu’un nuage de poussière l’enveloppa tout entier, pendant que le bois gémissait et craquait. Il semblait l’ange de la destruction. Un moment après, la vieille Tabita redescendait son tablier rempli de débris.

— Notre bois ne nous coûtera pas cher cet hiver, murmura-t-elle.

Cependant, une fois en train, Pierre continua de frapper autour de lui, coupant et jetant bas solives et charpentes, arrachant clous et chevilles, et faisant sauter d’énormes planches avec un fracas épouvantable. De temps à autre, lorsque la fatigue l’obligeait à prendre quelque repos, il sondait les murs, mais il avait soin de ne pas toucher à ceux qui confinaient les propriétés voisines de la sienne, afin de ne pas attirer l’attention.