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CONTES ÉTRANGES

sourire infernal, un être parfaitement reconnaissable, grâce à sa queue et à son pied fourchu.

— Arrière, Satan ! laisse cet homme prendre son trésor, cria-t-il.

Et, levant sa hache, il en frappa si rudement le gentilhomme cornu, qu’il anéantit non-seulement cet être malfaisant, mais encore le pauvre chercheur de trésor, et que la scène s’évanouit comme une apparition.

Cependant la hache, brisant plâtre et lattes, avait découvert une cavité.

XIII

— Ayez pitié d’eux, monsieur Pierre, voulez-vous vous mettre mal avec le diable ? demanda Tabita qui rôdait par là, cherchant du combustible.

Sans daigner répondre à la vieille fille, Pierre continua son œuvre de destruction et découvrit un petit cabinet, ou plutôt une sorte d’armoire placée à hauteur d’homme, de l’un des côtés de la cheminée. Il ne contenait qu’une lampe de cuivre couverte de vert-de-gris et un vieux parchemin plein de poussière. Pendant que Pierre l’examinait, Tabita saisit la lampe et l’essuya avec son tablier.

— À quoi bon l’essuyer, Tabby ? dit Pierre ; ce n’est pas la lampe d’Aladin, bien que cette découverte me semble d’un favorable augure. Tiens, regarde plutôt cela, Tabby !

La vieille prit le parchemin de son maître et l’approcha de ses yeux armés d’une formidable paire de besicles. À peine eut-elle épelé quelques mots, qu’elle se tordit dans les convulsions d’un rire immodéré.