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LE TRÉSOR

— Je ne suis pas encore folle, monsieur Pierre, je reconnais parfaitement votre écriture ; c’est bien la même main qui a écrit la lettre que vous m’envoyâtes de Mexico.

— Le fait est qu’il y a quelque ressemblance, dit Pierre en examinant avec soin le parchemin ; mais vous voyez bien, Tabby, que ce réduit a dû être muré avant votre entrée dans la maison et avant ma naissance. Je reconnais au reste l’écriture du vieux Pierre Goldthwaite. Ces colonnes de chiffres sont de lui ; elles indiquent probablement le montant du trésor, et ces lignes qui sont en bas sont assurément des renseignements sur l’endroit où il est caché. Malheureusément l’encre a presque entièrement disparu, et les mots sont illisibles. C’est bien fâcheux !

— Bah ! dit Tabita, voici toujours une bonne lampe, c’est une fiche de consolation.

— Tiens ! une lampe, pensa Pierre, cela doit signifier que j’ai besoin d’une lumière pour continuer mes recherches.

Cette découverte, en arrêtant l’ardeur destructive de Pierre, lui avait fait sentir la nécessité de se livrer à quelque méditation. Lorsque Tabita fut redescendue, il s’approcha d’une des croisées pour examiner le parchemin avec plus d’attention, mais les carreaux étaient tellement obscurcis par la poussière, qu’il fut obligé de lever le châssis pour jouir d’un jour plus vif. Une bouffée d’air vint caresser son visage et rafraîchir son front brûlant.