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CONTES ÉTRANGES

et dont la voix retentissante avait attiré l’attention des passants sur la maison et sur son propriétaire.

— Eh bien ! Pierre, cria de nouveau M. Brown, quel vacarme faites-vous donc ; réparez-vous la maison ou si vous en faites une neuve… Hein ?

— Je dis qu’il est trop tard pour la réparer, monsieur Brown, et que c’est une nouvelle bâtisse qu’il faut à présent.

— Vous feriez mieux de me confier cela, dit M. Brown d’un air significatif.

— Non, pas encore, fit Pierre en se retirant précipitamment, car depuis qu’il était à la recherche de son trésor, il n’aimait pas qu’on pût juger de cette apparente pauvreté. À l’idée des trésors qu’il voyait déjà dans ses coffres, un sourire dédaigneux plissa sa lèvre. Il s’efforça de prendre la contenance de son grand-oncle lorsque celui-ci parlait de construire une superbe habitation pour sa nombreuse postérité.

Un moment, lorsqu’il ramena ses yeux éblouis par la clarté de la neige sur la sombre mansarde, il se prit à douter de l’existence de son trésor, et se demanda s’il était bien sage de jeter bas la maison ; mais cet instant de défaillance n’eut que la durée d’un éclair, et Pierre le démolisseur reprit la tâche que le destin lui avait assignée.

XVI

Il y avait quelque temps qu’il s’était remis à l’œuvre, lorsqu’au milieu d’un tas d’objets indescriptibles il trouva