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« Viens, ma femme, dit Philémon à Baucis, allons à la rencontre de ces étrangers. À peine s’ils ont la force de monter la côte, et probablement ils ont faim.

— Va seul au-devant d’eux, répliqua Baucis ; pendant ce temps-là, je vais bien vite regarder si nous ne pouvons pas avoir quelque chose pour souper : une bonne tasse de lait avec du pain, ce serait le meilleur moyen de les réconforter. »

Elle se hâta de rentrer. De son côté, Philémon s’avança, et tendit la main aux voyageurs d’un air si hospitalier, qu’il était inutile de dire les paroles suivantes, qu’il prononça néanmoins du ton le plus cordial :

« Soyez les bienvenus, mes amis, et venez vous reposer chez moi.

— Merci ! répliqua le plus jeune avec une certaine vivacité, malgré son trouble et sa fatigue ; c’est un accueil tout différent de celui que nous avons reçu là-bas. Comment se fait-il que vous viviez dans un si mauvais voisinage ?

— Ah ! répondit Philémon avec un sourire plein de bonté, la Providence m’a mis ici, je l’espère, entre autres raisons, pour compenser à votre égard l’inhospitalité de nos voisins.

— Voilà qui est bien parlé, mon vieux père ! s’écria le voyageur en riant ; et, pour ne rien vous dissimuler, cette compensation nous est à peu près