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Persée arriva enfin à Sériphus, où il espérait trouver sa mère. Mais, pendant son absence, le roi avait traité si durement Danaé, qu’elle avait pris la fuite, et s’était réfugiée dans un temple où elle avait été recueillie par de vieux prêtres qui l’entouraient de soins affectueux. Ces dignes vieillards, et l’excellent pêcheur qui avait d’abord donné l’hospitalité à cette princesse et à son fils, paraissent avoir été les seules personnes de l’île qui songeassent à faire le bien. Les autres habitants, à l’exemple du roi Polydecte, menaient la vie la plus déréglée, et ne méritaient pas d’autre destinée que celle qui les attendait.

Ne trouvant pas sa mère chez elle, Persée courut au palais, et fut introduit immédiatement en présence de Polydecte, qui le reçut avec froideur : car il avait bien compté, dans son âme perverse, que les Gorgones le débarrasseraient de notre héros. Cependant, à la vue de Persée revenu sain et sauf, il dissimula son désappointement et lui demanda comment il avait rempli sa mission.

« As-tu fidèlement tenu ta promesse ? lui dit-il. M’as-tu rapporté la tête de Méduse aux cheveux de serpents ? Sinon, mon ami, tu pourras t’en repentir ; car il me faut un présent de noces pour la belle Hippodamie, et c’est la seule chose qui puisse flatter cette princesse.

— Oui, Majesté, répondit Persée d’un ton calme et modeste, comme si l’action qu’il venait d’accom-